Marlowe blogue

Moi, si je dis Adieu au langage, je suis foutu !

27 avril 2016 23:9:39

Selon le calendrier sarkozien, nous serions le jour 3 2 6 8. Hum… que vais-je faire de mes souvenirs de Sarkozie ? Par exemple celui-ci :

5 mars 2011 : l’efficacité du sarkozysme fait de nouveau la Une. Marine Le Pen (FN) arriverait en tête au premier tour de l’élection présidentielle, devant Nicolas Sarkozy et le candidat du PS qui seraient au coude à coude, selon un sondage Harris Interactive pour Le Parisien. Marine Le Pen obtiendrait 23% et Nicolas Sarkozy 21%. C’est la première fois dans une étude sur les intentions de vote pour la présidentielle que la présidente du Front national est donnée qualifiée pour le second tour. Depuis plusieurs semaines, des voix à droite comme à gauche mettent en avant le risque d’une réédition du 21 avril 2002, où Lionel Jospin avait été éliminé au premier tour, laissant Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen s’affronter au second.

Sans doute l’histoire n’est-elle pas une configuration constante, qui est mise en scène devant nous, une configuration que nous percevons et que nous reconnaissons ou qui surgit devant nous. Au contraire, notre collaboration à l’écoute de l’histoire et notre préparation à l’écoute de l’histoire peuvent à leur tour être tout aussi difficiles à interpréter que l’histoire elle-même. Si nous avons de cette manière pénétré laborieusement jusqu’à l’avant-plan de l’histoire et que nous avons mis à jour toutes les relations à l’intérieur de l’histoire, il nous manque peut-être encore la pièce maîtresse, à savoir la manière dont l’histoire pénètre en nous ou la manière dont nous pénétrons dans l’histoire.

Wilhelm Schapp, Empêtrés dans des histoires

L’introduction se termine, apparemment sans gros bogue ! Mais le plus dur est à venir !

La chronique qui suit est complètement originale

Un des membres du réseau des développeurs-utilisateurs m’a adressé un texte baptisé : « Les mots magiques du débat public. Dictionnaire sarcastique à l’usage du citoyen local planétaire » signé et mis en ligne par des chercheurs localisés plutôt dans le Sud de la France si j’ai bien saisi le sens de tout ça … Et de fait, les entrées de leur dictionnaire se retrouvent assez souvent dans les masses de discours que j’appelle.

Pour commencer cette chronique du 27 avril 2016, je suggère de regarder l’usage de certains lexèmes présents à la fois dans ce dictionnaire et dans les textes de la veille de demain ! En voici la liste :

acteur, acteurs, agenda, biodiversité, Bruxelles, compétitivité, complexité, concertation, parité, développement durable, élargissement, équilibre, excellence, gens, gouvernance, légitimité…

Je sais d’expérience que si je fournis l’ensemble des définitions et des arguments issus du corpus, cela ne sera pas lu. Je choisis donc trois éléments :

acteurs :Phenix de la science et arlésienne du système

Disparu avec Claude Lévi-Strauss (cf. l’édifiant « Twist aux Tropiques » ) au profit des structures, l’acteur* renaît avec Claude Neuschwander comme grain de sable du système, avant de succomber devant le clonage politique et social que Claude Bourdieu appelle la reproduction. L’acteur* est un souci permanent des Claude et de la gauche. La droite croit savoir que l’acteur* existe, et qu’il est au centre de la scène politique. La gauche, elle, croit en son avènement, depuis les coulisses, la baignoire ou le paradis. Le rôle de l’acteur* est donc variable. Le syndicaliste mesquin de Crozier voisine avec le héros désintéressé de la Misère du Monde et avec le médiateur engagé de notre « politique de la ville ». L’apprenti-acteur* contemporain est aux prises avec une certaine inquiétude. Il fut un temps où existait une scène, unique, et une difficulté d’y accéder. Désormais, les scènes se multiplient, pour des acteurs* aux profils de plus en plus spécifiques – acteurs* sociaux, acteurs* politiques, économiques, culturels, acteurs* locaux, globaux. La pulvérisation des scènes fragilise la représentation. Mais le réel a toujours infligé une terrible leçon à la pensée ! chassez l’acteur, il revient au galop ; ce que la Madame Lacan avait elle-même pressenti, un soir de janvier 1908, lorsque, ayant attendu en vain que le petit Jacques ramène les courses, elle lui asséna vers 21 heures, « cet acteur-là qu’tu rentres ! ».

« & ; Elle rassemble tout ce que Bruxelles compte d’acteurs susceptibles d’aider et de faciliter la mise en place de nouvelles solutions technologiques pour les patients et les professionnels du secteur médical& ; », dit-il.

« Bruxelles veut devenir la championne de l’e-santé », France Diplomatie, 27 avril 2016

But de cette plateforme& ; : améliorer la circulation de l’information vers l’industrie et les « & ; innovateurs& ; » en facilitant les contacts avec les acteurs institutionnels comme Abrumet, par exemple qui gère le « & ; Réseau santé bruxellois& ; ».

« Bruxelles veut devenir la championne de l’e-santé », France Diplomatie, 27 avril 2016

Le système propose une série d’outils complémentaires, comme le rappel du rendez-vous au patient par sms.Et ça marche& ; ? « & ; Aujourd’hui, plusieurs centaines d’acteurs du monde de la santé nous font confiance& ; », souligne l’ingénieur de gestion Quentin Roquet, cofondateur de la société.Et il lâche un chiffre& ; : « & ; 40000 rendez-vous médicaux sont pris chaque mois grâce à Progenda& ; ».

« Bruxelles veut devenir la championne de l’e-santé », France Diplomatie, 27 avril 2016

biodiversité :Dans la logique de la biodiversité*, seules les espèces rares un tant soit peu menacées sont dignes d’intérêt. On dira tout ce qu’on voudra, l’homme n’est après tout qu’une espèce parmi des milliers d’autres, pas vraiment rares et plutôt menaçante que menacée. A désormais plus de six milliards, il faut se rendre à l’évidence ! Nous ne sommes pas seuls sur Terre. Jacques Dutronc s’est trompé, les Chinois n’y sont pour rien, c’est la multitude péri-humaine qui fait douter de « et moi et moi et moi ». Sur son arche, Noé a pas embarqué deux exemplaires de chaque espèce. Que faut-il en déduire, qu’il faut de tout pour faire un monde, ou qu’il faut quand même de nous pour faire le monde ? Qu’un seul être vous manque et tout est dépeuplé, mais quel est-il ? Les spécialistes hésitent… la libellule cendrée, l’écrevisse à pied rouge, le crapaud buffle ? La biodiversité* répond « tous à la fois, et bien d’autres encore ». Seul problème, nous, perturbateurs nés, qui contribuons biologiquement si peu à la diversité. La preuve, le patrimoine est immense là où l’homme est rare. La biodiversité* est inséparablement le trésor de la planète dont nous sommes les dépositaires consommateurs, et le mythe culpabilisateur de la multitude humaine qui s’obstine à rester en dehors du zoo.

Une alimentation saine, une industrie sobre, une agriculture durable, une large part d’énergies renouvelables, une biodiversité préservée, etc. : après la COP21 et alors que les prochaines élections présidentielles s’annoncent, il est grand temps pour tout un chacun, citoyen, acteur de terrain, élu, de s’engager à son échelle et de faire enfin bouger les lignes ! 10 propositions et 18 mesures prioritaires pour les citoyens et l’Etat S’abonner à un distributeur d’énergie 100% renouvelables, privilégier les transports en commun, le vélo, la marche, le co-voiturage, réparer les objets, cuisiner maison, local, de saison et si possible Bio, apprendre à connaître et à protéger la nature grâce aux sorties organisées par les associations, acheter des produits cosmétiques éco-labellisés, sont autant d’exemples d’actions simples à mettre en oeuvre dès aujourd’hui par les citoyens et développées dans ce livre.Et pour l’Etat, France Nature Environnement a aussi beaucoup d’idées : créer un statut de bénévole associatif, investir massivement dans les énergies renouvelables, supprimer les subventions nuisibles à l’environnement, densifier les villes pour lutter contre l’étalement urbain, promouvoir l’économie circulaire, financer la conversion de l’agriculture française à l’agroécologie, imposer l’affichage environnemental sur tous les produits, sont autant d’exemples de mesures prioritaires à adopter d’urgence.

« S’engager pour un monde meilleur », France Nature Environnement, 27 avril 2016

Reporterre – Quelle relation le dalaï-lama entretient-il avec les problèmes environnementaux contemporains ? Matthieu Ricard – Le dalaï-lama est un citoyen du Tibet, le « toit du monde », où naissent les fleuves qui abreuvent 45 % de l’humanité et où la biodiversité est immense, avec plus d’animaux sauvages que d’être humains.

« Matthieu Ricard : « L’altruisme est la seule réponse pragmatique aux défis du XXIe siècle, dont l’environnement » », Reporterre, 27 avril 2016

Il a abordé ensuite le thème de la biodiversité.

« Clôture de la conférence environnementale : Manuel Valls met l’accent sur les transports », Localtis.info, 27 avril 2016

compétitivité :Mise en scène d’abord par Intervilles, puis Jeux sans frontières, la compétitivité* est maintenant l’affaire des chaînes cryptées que sont les grands cabinets de bench marking, sorte de jeux olympiques du management public. Si bien qu’à la place de « Provins bat Domodossola dans l’enthousiasme, les Belges de Poperinghe bons derniers », on a maintenant « Genève et Amsterdam, au premier rang pour l’accueil des investisseurs, les grandes villes françaises toujours pénalisées par les conditions de l’employabilité ». Les lois de la compétitivité* sont les mêmes pour tous, mais tout de même, qu’est-ce qu’on s’amuse ! La compétitivité* est une histoire de facteurs. Lesquels sonnent toujours deux fois, comme on sait. La première pour le drame, la seconde pour la farce. Et Intervilles est bien antérieur au bench marking.

Jean-Marie et les inégalités Comme son mentor de premier ministre, Jean-Marie Le Guen aime l’entreprise et s’agace des oripeaux qui obstruent une pensée moderne de la compétitivité et de l’épanouissement : " À gauche, une lecture caricaturale, issue de la vulgate marxiste, a trop longtemps rapporté l’entreprise à la seule dimension de l’exploitation de l’homme par l’homme, et en a fait la source de tous nos maux.

« Le Guen, phare de la pensée », regards.fr, 27 avril 2016

« Ce dispositif expérimental contribuera, dans le cadre du plan Ecophyto, à la mise en oeuvre d’actions et d’équipements innovants dans les exploitations et concourra à diminuer la dépendance aux produits phytopharmaceutiques tout en préservant la compétitivité de l’agriculture française », assure le ministère.

« Pesticides : le projet de décret sur les certificats d’économie en consultation », Actu Environnement, 27 avril 2016

Le Medef appelle donc les parlementaires et le gouvernement à prendre leurs responsabilités et à donner aux entreprises, notamment les TPE, PME et ETI, les outils indispensables à leur agilité et leur compétitivité.

« Chômage : il faut capitaliser d’urgence sur l’éclaircie temporaire », MEDEF, 27 avril 2016

Sans aller jusqu’à prétendre que tout ceci relève d’une « langue de bois », il me semble légal de prendre de temps en temps un minimum de distance critique vis-à-vis du vocabulaire dominant !

Ce n’est pas commode de rester serein quand on découvre que l’on cause de celui qui, à tout moment, peut t’avaler ou te ridiculiser ! Car le Goliath du Web fait causer de lui dans l’actualité de ce 27 avril. Ce n’est évidemment pas la première fois, mais depuis que je fais cette chronique j’ai noté 3 montées en puissance dans les depêches. N’oublions pas que c’est quand même une société côtée en bourse ! Je suis allé fouiller dans ma base de registres pour voir ce que j’avais noté, et j’ai parcouru ceci :

« La partie émergée et évidente de Quaero, un moteur de recherche grand public, devrait être construite autour du moteur français existant Exalead. Exalead, fondé en 2000, a débauché en 2005 le directeur commercial de Google France. Pour Alain Cotte, directeur général de cette start-up, Quaero ne sera qu’un catalyseur permettant de réunir des progrès réalisés jusque-là en ordre dispersé. Chacune des entreprises regroupées au sein de Quaero travaille en effet depuis plusieurs années sur ces technologies.

Thomson est, lui, un des principaux propriétaires au monde de brevets concernant les technologies de compression numérique (Mpeg2 et Mpeg4 notamment). Ce qui devrait le mettre au premier rang pour développer un outil de recherche d’information à l’intérieur même des contenus audio ou vidéo. D’autres partenaires sont spécialistes du traitement de la parole, de la traduction automatique, du traitement des images, ou encore de la gestion de fonds audiovisuels.

Le programme de recherche Quaero devrait concerner aussi bien les particuliers que les entreprises, et la recherche depuis un ordinateur ou depuis un téléphone mobile. »

Mais bon… Que nous apprennent les dépêches du jour, enfin des dernières vingt-quatre heures quoi sur Google ? Il en est question 11 fois, dans 2 dépêches.

Voici les principaux titres associés :

« Qu’a appris Google de sa quête à bâtir l’équipe parfaite ? » et « Usages et mésusages de la reconnaissance faciale »

Si je regarde le réseau émergent du moteur de recherche (en définitive, je mets à l’index l’indexeur !), je note des entités relativement attendues comme : équipes, équipe, questions, site, Rozovsky, Dubey, Abeer, conduite, Duhigg, Aristote, projet, les responsables, DeepFace, performances, TRAVAILLEURS@, auteur, PRESSE-EN-GENERAL@, FaceNet, travail, sujet, management, reportage, Magazine, New York Times, livre, Better, Faster, Smarter, habitudes, quête …

Quant aux orientations argumentatives (influences) dans lesquelles est plongé notre gros moteur : Opinion/Communication, Matrice-des-Futurs, Gestion des risques …

Voici quelques traits plus ou moins informatifs que l’on trouve sûrement en entrant Google dans Google – mais je rappelle que nous ne sommes pas ici sur la Toile mais sur une petite planète virtuelle, parallèle et indépendante !

Cela explique les performances époustouflantes qu’obtiennent des sociétés spécialisées comme DeepFace (Facebook), FaceNet (Google), FaceFirst, Face-Six, etc. Ainsi, DeepFace annonçait, il y a plus de six mois, un taux de reconnaissance correct de 97,25 %, presque équivalent au nôtre, et FaceNet prétendait même obtenir 99,63 % ! Dès à présent, nombre d’applications recourent à ces techniques : déblocage des téléphones, vérification de l’identité au passage à la douane dans les aéroports ou sur les comptes Internet, annotation des photographies, contrôle à l’entrée des casinos, etc. Limites juridiques Cependant, pour reconnaître une personne, il faut qu’une ou plusieurs images de son visage aient été préalablement enregistrées.

« Usages et mésusages de la reconnaissance faciale, », TheConversation-France, 27 avril 2016

En fait, conclut Duhigg, dans sa course à construire l’équipe parfaite, Google a montré l’utilité de l’imperfection.