Prospéro

Le logiciel Prospéro autorise des analyses qualitatives approfondies, au-delà de la seule comptabilisation de termes conduisant à des classifications thématiques des corpus. Il fonctionne à partir de dictionnaires[1], constitués de manière incrémentale par les chercheurs qui l’utilisent. Ces dictionnaires contiennent notamment des listes d’expressions stéréotypées qui traitent,par exemple, les reprises anaphoriques dans les discours. Une telle dimension s’avère très difficile à traiter avec les logiciels habituellement utilisés en analyse du discours, lesquels produisent des comptages sans véritablement prendre en compte ces expressions spécifiques dans les corpus.

Au-delà de cet exemple, ces dictionnaires, propres à Prospéro peuvent être édités par le chercheur et permettent de qualifier les discours, en les rapportant à des registres argumentatifs (par exemple, registre de la dénonciation, de l’accusation, du lanceur d’alerte, du dévoilement, de la résistance, de la preuve scientifique, de la défense, etc.). Ces types d’analyses s’appliquent aussi à des marqueurs spécifiques (adverbes de renforcement, ou indicateurs de temporalité par exemple) qui révèlent des dimensions spécifiques des éléments présents dans les corpus.[2]

C’est donc une analyse fine et proche des discours des acteurs en contexte qui ne repose pas sur des catégories grammaticales classiques, mais sur des regroupements qui sont élaborés par le chercheur au fil de son exploration, et de l’augmentation progressive de sa connaissance du corpus.

L’accès aux fragments de textes est toujours accompagné de la possibilité de revenir au texte entier, ainsi qu’au sous-corpus/corpus.

Il est également possible de découper les corpus en sous-corpus afin de travailler sur des rapprochements et sur des découpages thématiques ou chronologiques, qui traduisent des hypothèses, que l’on met ensuite à l’épreuve avec les outils de Prospéro.


[1] Trabal, P. (2004). Francis Chateauraynaud, Prospéro. Une technologie littéraire pour les sciences humaines. Paris, CNRS Éd., coll. CNRS Communication, 2003, 403 p. Questions de communication, (5).

[2] Pour un aperçu, on peut consulter cet article qui résume un travail d’analyse mené, pour le Joint Research Centre, à la Commission Européenne : Luneau, A. (2023) . Le déclin des pollinisateurs et son complexe de régimes discursifs dans la presse belge francophone. Quaderni, n° 109(2), 73-92. https://shs-cairn-info.accesdistant.bu.univ-paris8.fr/revue-quaderni-2023-2-page-73?lang=fr.