Marlowe blogue

Curiosity !

4 avril 2019 23:22:47

J’étais en train de rêver que j’étais sur Mars, embarqué comme futur androïde sans organes…

On me dit que l’acte XXI des GILETS-JAUNES@ se prépare, notamment à Saint-Nazaire. En attendant, un de mes agents de terrain m’a fait parvenir ça :

A vrai dire, le syllogisme sert bien plus à discuter qu’à méditer ; il a trait aux opérations de la logique sociale plus qu’aux fonctions de la logique individuelle ; or, quand on discute, c’est pour persuader. Par suite, traiter de la logique, abstraction faite de la croyance, c’est ôter à cette science sa raison d’être.

Gabriel Tarde, La logique sociale (1895)

Je me demande souvent si ce que j’affiche est lu… Mais, en un sens cela n’a pas d’importance… Sauf que, bien sûr, cela témoigne d’une rupture profonde dans la culture ! Eté 2008 : un article choc “Is Google Making Us Stupid ?” s’interroge sur les transformations profondes induites par internet et les nouvelles technologies, transformations qui peuvent aller jusqu’à modifier vos perceptions, vos modes de pensée, voire même votre cerveau. Les statistiques de moyenne du temps passé par page, surtout sur les blogs, montrent que cela ne dépasse que rarement les deux minutes, intervalle qui ne vous permet généralement pas d’y parcourir les articles du début à la fin. En décidant d’en achever la lecture bien avant la conclusion, peut-on affirmer que plus de la moitié des visiteurs ne les trouvent pas intéressants ? C’est fort probable. Mais il y a peut-être aussi une autre explication. Les articles sont souvent relativement « longs » et par la-même nécessitent de trouver un minimum de temps disponible et de concentration. Ils vous demandent de fixer votre attention et d’interrompre votre surf internet en coupant momentanément le contact avec le flot continu d’informations dont vous êtes abreuvés. Il en va de même de mes chroniques…

Voici ma chronique

J’entame cette chronique de l’actualité du 4 avril 2019 en essayant de me placer, malgré mon peu de compétence en la matière, du point de vue de la sociologie des religions. Bien évidemment, on ne saurait consulter les 229 dépêches de la journée comme autant de révélations de la présence divine dans le monde mais si je fais ce choix, c’est qu’il y a de la matière religieuse au programme. Qui dit religion ne dit pas forcément spiritualité n’est-ce pas ! Ce qui motive la croyance dans la pertinence de cette décision, c’est non seulement l’élévation globale (69)de la catégorie Religion – qui est un des parents pauvres du jeu de catégories, et qu’il faudrait éventuellement soumettre à Danièle Hervieu-Léger – mais aussi le déploiement de ses représentants : Dieu, christianisme, religieux, musulmans, religieuses, évêques, religion, prière, confession musulmane, théologien, culte, messe, prêtres, catholicisme, chrétiens…

J’ai repéré les 5 dépêches du jour qui déploient plus fortement que les autres la catégorie « Religion ».

La première dépêche est celle-ci : « Désintox. Non, Londres ne s’est pas soumise à la prière musulmane ». On y lit :

Que voit-on, et qu’entend-on dans cette vidéo, qui a effectivement été tournée le 21 mars dernier en plein centre de Londres sur Trafalgar Square ? Un appel à la prière, ou « Adhan », récité devant plusieurs centaines de personnes, comme on l’entend généralement dans les pays à majorité musulmane.

Cet appel à la prière massif a été effectué dans un contexte bien particulier.

Puisqu’il s’agissait d’une cérémonie d’hommage aux victimes de l’attentat de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, où 50 musulmans ont été tués par un terroriste d’extrême droite.

Un message de la maire de la ville de Christchurch a d’abord été lu avant, donc, l’appel à la prière lancée par un membre de la communauté musulmane londonienne.

La deuxième : « VIDEO. » On peut traverser cette crise « : à Lourdes, les évêques de France confrontés aux affaires d’abus sexuels dans l’Église ». Voici les énoncés relevant du registre Religion :

Benjamin IllyRadio France « On est tous très marqués par cette situation lourde sur ces questions d’abus sexuels », reconnaît Luc Crépy, évêque du Puy-rn-Velay mais aussi responsable de la cellule permanente de lutte contre la pédophilie au sein de la Conférence des évêques de France.

La récente condamnation en justice de Mgr Barbarin, et le refus de sa démission par le pape, sont toujours très présents et commentés par les responsables de l’Église de France : " La situation du cardinal Barbarin est une question difficile, bien sûr, dit Luc Crépy, l’affaire Preynat a suscité beaucoup de choses dans l’Église.

Un #MeToo chez les religieuses ? D’autres révélations récentes ont mis en lumière les abus de prêtres sur des religieuses.

" Je rencontre souvent des religieuses et je leur dis’Mes soeurs, le #MeToo vous pouvez le faire, allez-y !‘Mais on veut aussi avancer, ne pas se laisser abattre par ces questions, et se dire qu’on peut traverser cette crise.

La troisième dépêche a pour titre « Eric de Moulins-Beaufort, signe de renouvellement dans l’Eglise catholique ». Les extraits qui s’imposent ici :

Dans l’épiscopat catholique, il y a des codes.

Pour sa première intervention, jeudi devant la presse, Eric de Moulins-Beaufort, 57 ans, tout juste élu à la tête de la Conférence des évêques de France (CEF), a joué le jeu.

Le choix de Moulins-Beaufort et de ses deux vice-présidents, Olivier Leborgne et Dominique Blanchet (l’un et l’autre moins attendus et situés plus à gauche sur l’échiquier épiscopal), signe une volonté affirmée de renouvellement parmi les évêques, pressés de tourner la page des scandales d’abus sexuels et de l’affaire Barbarin.

Frappé de plein fouet par la crise de la pédophilie, le catholicisme français est très ébranlé et s’interroge en profondeur.

Quatrième texte de la série Religion : « Attentat de Christchurch : La liberté de pensée face au procès en islamophobie ». On peut y lire en particulier :

Après l’atroce attentat de Nouvelle-Zélande contre des musulmans, considéré par d’aucuns comme la conséquence des critiques envers l’islam, on en tire argument pour tenter de faire plier les sociétés de libre pensée comme la nôtre au concept de tolérance, qui devrait conduire à reconnaitre juridiquement le terme « islamophobie ».

Une campagne pour faire taire toute critique de l’islam et donc, la liberté C’est dans l’esprit de ce procès en responsabilité qu’une campagne a été lancée par le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) et le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), proche des Frères musulmans, à travers une Tribune intitulée « Appel contre une islamophobie grandissante » (1), publiée sur les sites Al-Kanz, Islam & Info, LeMuslimPost et Mizane Info, pro-islam et traditionnalistes.

Mais la lutte contre l’antisémitisme n’a rien à voir avec l’interdiction de la critique du judaïsme, et concerne uniquement l’interdiction de s’en prendre aux personnes juives, d’inciter à la haine contre elles ou de nier la shoah, alors qu’avec « l’islamophobie », qui prend pour objet une religion dont la critique est assimilée à une pathologie mentale, c’est cette religion elle-même, ses manifestations, qui deviennent interdites de critique, s’apparentant au délit de blasphème.

Ce droit à la critique est pourtant si essentiel, face à certaines des manifestations religieuses qui posent de plus en plus de problèmes à notre société, telle la multiplication des revendications identitaires à caractère religieux, et plus encore, la montée d’un communautarisme qui fracture le corps social et politique, et est considéré par l’un des derniers rapports du Sénat sur la radicalisation comme son terreau.

Enfin, j’ai retenu cette autre dépêche : « Maurice Bellet, cruauté et tendresse, dans La Voie ». Quelques énoncés pour finir :

Probablement parce qu’il a été à la confluence de la philosophie, de la théologie, de la psychanalyse, de la sociologie et même de la poésie, il est « inclassable ».

La disparition du prêtre, pourtant auteur de plus d’une soixantaine d’ouvrages très denses, a eu très peu d’échos médiatiques en dehors de médias plus ou moins « spécialisés » (notamment les médias chrétiens).

Toute sa vie, finalement, a été consacrée à cette impossible équation de Dieu : Dieu est tout puissant, Dieu est bon et le Mal existe.

Jean-Jacques Guillebaud a écrit : " Maurice Bellet a jeté les fondements d’un autre christianisme.

Sans prétendre qu’il y a là un travail de bénédictin, je dois dire que j’ai pas mal fouillé pour extraire les expressions les plus pertinentes du point de vue des affaires religieuses :

question religieuse, manifestations religieuses, caractère religieux, prescription religieuse, rigidité religieuse,… Ce qui permet d’approfondir notre connaissance des affaires religieuses de ce jour de avril :

Ce serait revenir au domaine de la raison pour envisager le dialogue, alors qu’ici on cherche l’affrontement autour de la question religieuse.